Sky is the limit ! A la compétition qui consisterait à polluer l'atmosphère à son comble et accélérer le réchauffement climatique, ces vingt compagnies pétrolières sont en lices. Plus acharnées...
Sky is the limit ! A la compétition qui consisterait à polluer l'atmosphère à son comble et accélérer le réchauffement climatique, ces vingt compagnies pétrolières sont en lices. Plus acharnées et déterminées que jamais à concourir et à apporter leur quote-part à l'asphyxie générale. Le ciel leur est témoin qui, depuis 50 ans, selon l'étude scientifique de Richard Heede, expert climatique, absorbe l'émission de 480 milliards de tonnes de dioxyde de carbone. C'est ainsi que ces compagnies dessinent un nouvel horizon, une skyline dont elles se disputent le firmament au fil des ans. Celle qui dépasse les autres s'affiche en lettre d'or, comme il se soit, talonnée par le peloton d'argent qui domine, à tour, une base de bronze, émergente mais prometteuses. Nonobstant son apparente stabilité, ce podium d'un olympe voilé, semblable aux paysages urbains des centres financiers qui ponctuent la planète - Wall Street, Pudong, Dubai... - dévoile, au fur et à mesure des toiles, une carte géopolitique mouvante. Ainsi d'observer l'ascension fulgurante de Aramco et la montée irrepressible de Gazprom en contrepartie d'une chute, relative, de Chevron et ExxonMobil. Sic transit gloria mundi... Des héritiers de la standard Oil, aux nouveau-nés de l'OPEP puis aux jeunes rejets de l'URSS démembrée, c'est une histoire politique et économique du monde, sur fond de gaz à effet de serre, que Zevs retrace dans ce polyptique à sept volets correspondant au nombre de décennies couvertes par les recherche de Heede. Aux sept jours de la genèse qui permirent la création du monde, répondent ses sept décades qui en annoncent la destruction. Septique, mais aussi critique, se veut l'artiste quant à l'avenir d'une planète qui suffoque. Les cieux où s'affrontent ces compagnies érectiles, se voilent au fil des panneaux d'un fog toujours plus opaque. Nébuleux dès l'origine, ils s'obscurcissent jusqu'au black out. Mais dans ces ténèbres, les sigles des compagnies n'en miroitent que davantage. Si Zevs vient à nouveau liquider leurs logos, c'est pour en rendre plus prégnante l'érection, plus marquantes les traces de leur triomphe. Non seulement, indélébiles, les coulures, qui dans un processus inversé semblent porter au pinacle, sont luisantes, brillantes, étincelantes. En cinquante ans, la surface de ces souillures a doublé; occupant les deux tiers de l'espace de la toile.