Et pourtant elle tourne... Mais pour combien de temps encore ? Plus tout à fait ronde la Terre s'affaisse à ses pôles sous l'effet du réchauffement climatique. La calotte glaciaire a fondu, laissant une béance au fond de laquelle lui une flamme, obtenue de la combustion du gaz de ses entrailles, libéré par l'homme.
Dans un étrange glissement des rôles, Zevs, nouveau TItan supplantant Prométhée, modèle l'argile, pour créer, non plus l'Homme, mais la Terre elle-même. Tel le potier Butadès qui sculpta dans la glaise le premier portrait, Zevs lui façonne son visage, lui compose son identité, imprime son épiderme jusqu'à reproduire scrupuleusement sa croûte terrestre dans ses moindres aspérités. Cette précision du rendu anatomique de la planète lui a été révélée par l'œil panoptique de la NASA dont le regard omniscient numérise la morphologie de la Terre avec une perfection infinie. A ce portrait tectonique de Gaia, l'artiste insuffle alors la vie, allumant une flamme en son cœur. 
Fragile cependant, son enveloppe de céramique semble autant servir à protéger ce feu qu'à s'en prémunir. Fruit de la combustion, elle n'est pas pour autant immunisée contre la chaleur. Toute création contient sa propre destruction. Le cosmos appelle de chaos. L'homme est entré dans le partie, bousculant l'équilibre des éléments... Forant, extrayant, puisant dans la terre ses ressources. Bien qu'imperceptible à cette surface, son lent et continuel labour ouvre inexorablement la faille du chaos et libère du Tartare les gaz aux effets destructeurs. Dans ce portait d'une apocalypse annoncée, l'artiste tellurique, autopsie l'astre terrestre pour mieux en plaider la cause.