L'homme comme mesure de l'univers ? C'est à ce concept que sacrifie Le Corbusier lorsqu'il crée son Modulor, module de calcul, d'apparence humaine, basé sur le nombre d'or. Quant l'organique...
L'homme comme mesure de l'univers ? C'est à ce concept que sacrifie Le Corbusier lorsqu'il crée son Modulor, module de calcul, d'apparence humaine, basé sur le nombre d'or. Quant l'organique rejoint l'arithmétique. Le principe n'est pas nouveau que Virtruve avait déjà théorisé dans son traité d'architecture au 1er siècle avant JC. L'Homme-Etalon aux proportions idéales tenait à la fois dans un cercle et un carré, selon la position de ses membres en X ou en croix. SiLe Corbusier libère son Modulor des schémas géométriques, il l'ancre dans les suites algébriques de Fibonacci pour mieux le définir par rapport au nombre d'or. Ce nombre mythique, découvert dans l'Antiquité, devenu "divine proportion" à la Renaissance, définirait l'harmonie en toutes choses, notamment en architecture. Ainsi me Modulor de l'architecte Le Corbusier repose-t-il sur trois mesures idéales : une taille humaine réglée à 1,83 m, puis augmentée à 2,26 m le bras levé; et dont la moitié, 1,13 m, détermine la hauteur du nombril. Mais à cet homme standard, sans personnalité ni affect, Zevs apporte une dimension prométhéenne. Le tube de néon qu'il brandit n'est autre que le feu sacré de l'olympe que le Titan a volé aux dieux pour le donner aux hommes. Facétieux, l'artiste accorde à l'Homme la foudre de Zeus, auquel il a déjà ravi son patronyme ! Mais la mise en abyme ne s'arrête pas là, à l'image des dieux... L'artiste, nouveau démiurge, le modèle à son tour, et prête ses traits au module de Le Corbusier pour un autoportrait encagoulé... Avec son Modulor d'airain jouant avec l'éclair et les mythes, Zevs nous parle aussi de démesure, celle de l'homme se croyant tout puissant, dominateur, prédateur, inconséquent...